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Le kitesurf sous le souffle des alizés

lundi septembre 12, 2022

Eau comprise entre 22 et 28°, alizés, lagon turquoise : l’île Maurice réunit toutes les conditions pour combler les amateurs de glisse, et plus particulièrement de kitesurf.
C’est durant l’hiver austral, de mai à octobre, que le ciel mauricien se remplit d’ailes multicolores tandis que le lagon est investi par les fans de ride.
Pour ceux qui rêvent de vivre cette sensation inédite de glisse et de vol combinés, l’île Maurice est une destination incontournable. Les nombreux spots, à la fois splendides et sécurisés, permettent d’accueillir les débutants comme les plus expérimentés.
Pour ma part, c’est à Anse-la-Raie que j’ai découvert mes premières sensations en kitesurf…

Anse-la-Raie : spectacle et adrénaline

Alors que je me balade en vélo sur la route côtière du nord de l’île à la recherche de petites plages secrètes, je découvre un lieu sauvage et étonnant après Cap Malheureux.
Bordée de filaos, la plage d’Anse-la-Raie constitue une anse investie par les amateurs de pique-nique et de glisse. Des 4*4 sont garés à l’ombre des arbres, des cerfs-volants dégonflés jonchent le sol et des petits groupes discutent en bordure de mer, le regard rivé sur le plan d’eau.
Attirée par la danse des cerfs-volants qui volent dans le ciel, je m’installe sur la plage. Les riders glissent sur l’eau à vive allure, laissant derrière eux une gerbe d’eau. Le spectacle est à son comble quand les plus aguerris enchaînent les tricks, backside, kiteloop, shifty 360. Je les vois prendre leur élan, s’envoler, tournoyer dans le ciel puis atterrir avec élégance sur l’eau, entraînés par la puissance du vent. Leurs mouvements semblent si fluides qu’il est difficile de ne pas avoir envie d’essayer. Je m’approche alors du petit groupe de kitesurfers qui discutent au bord de l’eau.

Les kitesurfers : une communauté de passionnés

Les cheveux salés et le sourire aux lèvres, ceux qui viennent de sortir de l’eau font le bilan de leur session. Ça parle houle, clapot, vagues, matos, vent. Ça débat des nouvelles ailes North, Cabrinha, Duotone et Naish dans une ambiance détendue. Ici, tout le monde semble se connaître. J’ose tout de même faire irruption dans la conversation.
« Bonjour, vous savez où il est possible de prendre des cours de kitesurf pour débutants ?
Bonjour, vous êtes au bon endroit : je suis moniteur de kite ! »
Je fais alors la connaissance de Stephan, qui m’explique le déroulé d’un cours d’initiation.
« Anse la Raie, c’est un bon spot pour démarrer : on reste dans l’anse au début pour apprendre à manipuler l’aile. Après, quand tu es suffisamment à l’aise, on sort de l’anse en bateau pour rejoindre le lagon. Là, tu es équipée d’oreillettes qui me permettent de te donner les consignes. Sur les deux ou trois premiers cours, on y va vraiment tranquillement, à ton rythme. Tu peux rester en nage tractée si tu le souhaites, ou prendre la planche et le harnais dès le deuxième cours si tu es plus à l’aise. Alors, on commence quand ? »
Comme je crains de me démotiver, je m’inscris pour le lendemain. Plus possible de faire marche arrière !

S’initier au kitesurf à l’île Maurice

Il est 9 heures et personne ne manque à l’appel : Stephan sera notre moniteur pour ce cours d’initiation. Nous sommes quatre à venir découvrir les joies du kite ce matin : deux adolescents, un homme d’environ 45 ans et moi.
Comme l’annonce Stephan, il n’y a pas d’âge pour se mettre au kitesurf. A condition de prendre toutes les précautions requises pour éviter les accidents.
Le cours démarre avec l’étude du plan d’eau et de l’orientation du vent. On passe ensuite en revue le matériel : l’aile, les lignes, la planche, le harnais. Puis on apprend à tour de rôle à larguer l’aile : c’est le geste à connaître dès lors qu’on se sent en danger.
Vient ensuite la démonstration du décollage de l’aile, toujours impressionnant en raison de la taille du cerf-volant. Stephan nous explique ensuite comment manipuler l’aile dans la fenêtre de vent pour en maîtriser la puissance.
La théorie laisse rapidement place à la pratique. Nous embarquons sur le bateau à moteur pour sortir de l’anse. Une fois dans le lagon, je me place sur le rebord, la barre en main, prête à démarrer la nage tractée.
« 3, 2, 1 : vas-y ». Je me laisse tomber dans l’eau, et me voilà partie dans le lagon, manipulant mon aile pour réaliser de larges mouvements en forme de huit et laisser mon corps glisser sur des dizaines de mètres. Je suis immédiatement grisée par la sensation de vitesse et d’apesanteur. Emerveillée également de découvrir le lagon de cette façon, au milieu des poissons volants et des tortues de mer.
Je me sens libre, légère, heureuse.

Louka, le freestyle dans la peau

Quand je sors de l’eau, j’aperçois un attroupement sur la plage. J’imagine que quelqu’un s’est blessé quand Stephan annonce : « Tu es chanceuse : tu vas pouvoir croiser Louka, notre champion national. »
Au fil des discussions, j’apprends que Louka est un enfant du pays. Passionné de kite depuis ses 10 ans, Louka a été plusieurs fois champion du monde junior et a aujourd’hui intégré l’équipe de France de Kitesurf en catégorie pro… de quoi me mettre des étoiles plein les yeux !
Lui qui surfe sur les plus beaux spots du monde est de retour à la maison : c’est à Anse la Raie qu’il a fait ses premiers bords, et à Cap Malheureux — son spot de prédilection — qu’il préfère naviguer.
Intriguée par l’aura du jeune homme, je m’approche et découvre le sourire radieux et le regard rieur du champion. Demain, il quitte Maurice pour Rodrigues, l’île sauvage plantée au milieu de l’océan Indien, à 560 kilomètres à l’est de l’île Maurice. Là, un lagon immense régale les riders du monde entier. Vent, vagues, nature, calme : Rodrigues, surnommée « la Cendrillon des Mascareignes », est le petit paradis des amoureux de kitesurf.

Objectif : Le Morne

Galvanisée par mes premiers moments de glisse et ma rencontre avec Louka, je décide de poursuivre mes efforts. Après la nage tractée, je parviens dès le lendemain à monter sur la planche. Je suis loin du kiteloop, mais mes premiers bords me procurent des sensations inédites.
« En fonction de votre progression, je vous emmènerai peut-être au Morne le dernier jour du stage, nous annonce Stephan. On partira tôt le matin car il faut prévoir deux heures de route pour rejoindre l’extrême Sud-Ouest de l’île depuis Cap Malheureux. »
Quatre jours plus tard, nos efforts semblent porter leurs fruits : nous voici face au spot le plus mythique de l’île Maurice. One Eye et Manawa attirent tous les adeptes de waveriding, qu’ils soient en kite, en planche à voile ou en surf.
Pour moi, surfer les vagues en kitesurf sur la barrière de corail est une étape future : je me contente de découvrir le lagon du sud en profitant du flat et du merveilleux panorama qu’offre la montagne du Morne. Et c’est un pur moment de plaisir… et d’adrénaline !

Ecrit avec amour par Fleur

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